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Le thymus et la science du soi



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La perception conventionnelle affirme que l'immunologie est la science de la discrimination entre le soi et le non-soi. Ce concept de discrimination n’est cependant plus tenable car les cellules effectrices du système immunitaire adaptatif sont d’abord conditionnées pour être tolérantes aux propres antigènes du corps, collectivement connus jusqu’à présent sous le nom de soi. Ce n'est qu'ensuite que ces effecteurs peuvent alors réagir au non-soi. L'acquisition de cet état essentiel de tolérance au soi se produit dans le thymus, le dernier organe majeur de notre corps à avoir révélé sa fonction complexe dans la santé et la maladie. Le « thymus » en tant que notion anatomique a d’abord été documenté dans la Grèce antique, bien que notre compréhension actuelle des fonctions de l’organe n’ait été déchiffrée qu’à partir des années 1960. À la fin des années 1980, le thymus a été identifié comme le site où les clones de cellules T réactives au soi, appelés « clones interdits », sont physiquement éliminés à la suite d'un processus maintenant connu sous le nom de sélection négative. La reconnaissance de ce mécanisme a en outre contribué à la croyance que la justification centrale de l'immunologie en tant que science réside dans la distinction entre soi et non-soi. Cette revue discutera en détail des preuves que le thymus est l’organe lymphoïde unique capable d'ordonner aux cellules T de reconnaître et de tolérer un soi inoffensif avant d'adopter la capacité de défendre le corps contre des antigènes du non-soi potentiellement nocifs, présentés dans le contexte de différents défis depuis la lutte contre les infections jusqu’à celle contre les cellules cancéreuses. Nos nouvelles connaissances sur les fonctions cardinales du thymus offrent désormais une opportunité d'exploiter ses propriétés pour développer de nouvelles stratégies en vue de prévenir voire de traiter spécifiquement les maladies auto-immunes spécifiques d’organes.

 

 

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